Couleur : noir
Consigne : aide pour résoudre un problème
De retour des Maldives, Sylvie fait le tour de ses installations. Son absence de trois semaines n’a pas causée de tracas particulier. Elle s’en réjouit. Son séjour sur le sable et sous le soleil exotiques lui a permis de prendre de la distance et elle se rend compte qu’elle peut compter sur son personnel pour les affaires courantes.
En ce qui concerne Julien qui ne les a pas accompagnés en vacances, sa mère est moins optimiste et se demande si le travail qu’il fournit chez elle l’aide à s’épanouir vraiment. Il arrive d’ailleurs à la fin de la période qu’ils avaient convenu pour apurer ses dettes. Pour remplacer son fils dans les serres, Sylvie ne devrait avoir aucune difficulté à trouver un jeune doué sortant de l’Institut Horticole d’Ivry recommandé par le proviseur mais cela ne la console pas.
Loin de se douter de l’inquiétude de sa mère, Julien ressent le même besoin de se questionner sur son avenir.
Son long traitement de kinésithérapie, suite à son accident de moto, arrive à sa fin.
De ses nombreuses séances de soins, prétextes à des échanges de vues entre lui et le kiné qui ont tissé des liens d’amitié, il ressort que Julien aurait intérêt à s’éloigner quelque peu du cocon familial…
Une émancipation, pourquoi pas ? Mais pour faire quoi et avec quels moyens ?
Le kiné lui propose de reprendre des études, et pourquoi pas de kinésithérapie du sport ou de rééducation motrice… Cette possibilité ne déplaît pas à Julien qui a fait montre de réelles qualités et d’un intérêt certain pour la chose.
Cependant dès qu’il réfléchit à cette éventualité, son enthousiasme se tempère par son goût du spectacle. Théâtre, opéras, concerts classiques ou rock n’ont aucun secret pour lui que ses parents se sont acharnés à lui faire découvrir pour le distraire de ses jeux vidéos…
Malheureusement, chaque fois qu’il regagne sa chambre de vieil adolescent, tout est remis en question au vu des posters qui tapissent les murs, des trophées de courses de moto, des photos de ses stages de voile, de tennis, d’équitation…
Cela chagrine bien sûr Sylvie et son mari qui désespèrent de voir l’indécision de leur fils. Sous le prétexte de découvrir les photos faites par les parents lors de leurs vacances aux Maldives, ils se sont tous les trois réunis dans le salon. Le père prend la parole...
- Ces trois semaines se sont passées divinement bien. Nous avons rarement vécus un tel dépaysement…
- Oui, cela nous a fait le plus grand bien, renchérit Sylvie.
Julien rétorque sur un ton sarcastique :
- Heureux de l’apprendre !
- Je te prie d’être plus respectueux envers ta mère !
- Ne t’inquiète pas mon chéri, je connais mon fils…
- Ce n’est pas comme ça que nous l’avons éduqué !
- Je travaillais quand vous vous doriez la pilule à l’autre bout du monde !
- Il me semble que tu l’avais convenu ainsi avec ta mère. Mais nous ne sommes pas là pour parler de cela. Ta mère et moi souhaitons avoir un entretien sérieux avec toi !
- Ce que ton père veut dire c’est que nous nous inquiétons pour ton avenir. Cela a été le seul sujet de réflexions pendant notre séjour de repos.
- Je ne savais pas que j’étais à ce point votre objet de préoccupation !
Sans autre incident notable, chacun fait part de ses souhaits et de ses doléances. L’échange de vue se déroule avec sincérité et volonté de vouloir prendre conscience des désirs et des craintes de chacun.
Après le bisou traditionnel, fatigués, ils rejoignent tous leurs appartements sans aucune prise de décision...
Sylvie se rafraîchit dans sa salle de bain. Son miroir mural lui renvoie l’image d’une femme de cinquante ans ! Elle s’en détourne vivement et se saisit de son petit miroir qui lui semble être moins cruel.
- Je sais bien que c’est une illusion mais toi, tu me réconfortes toujours. Est-ce parce que tu ne me renvoies qu’une parcelle de moi que je ne suis pas obligée de voir tous mes défauts en une seule fois ?
701 mot
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Bonjour Michel,
RépondreSupprimerFinalement, c'est une famille bien banale avec ses chamailleries compréhensibles.
Et si Sylvie, à la suite de ses vacances décidait de lever le pied ?
Et si le père décidait également de lever le pied ?
Et si Julien décidait enfin d'une orientation future ?
Oh non ! Ce serait trop facile, trop attendu !
J'attends la surprise que tu nous réservera...
Bien à toi,
Jan.
Bonjour Michel,
RépondreSupprimerTout serait-il pour le mieux dans le meilleur des mondes ? J'en doute. Car en fait rien n'est résolu. Certes chacun a pu exprimer ses sentiments mais ceux-ci ont-ils été bien compris ?
Et si un événement faisait éclater les faux-semblants ? Si le couple se rendait compte d'être en fin de parcours ? Si Sylvie comprenait ce qu'elle attend vraiment de la vie et d'elle-même ? Si Julien posait un choix de vie même provisoire, s'il prenait son avenir sérieusement en main ?
Tout pourrait prendre un nouveau départ. Pourquoi pas ? Est-ce cela que tu nous prépares?
Amitiés,
José
Bonjour Michel
RépondreSupprimerUne famille banale (dixit ton texte et Jan) :
- Le père qui reprend son fils
- La mère qui excuse tout
- L’ados toujours un petit peu révolté (ses parents sont partis en vacances alors que lui !)
Je ne vois pas Sylvie lever le pied, se retirer des affaires : elle n’a tout de même que 50 ans
Le fiston se décidera-t-il pour une formation. Est-il bien conscient que les arts, quels qu’ils soient demandent aussi une, si pas plusieurs formations.
La famille est-elle vraiment soudée ?
Voilà ou tu en es cher Michel. Que nous réserves tu comme épilogue ? Je suis vraiment curieux de le lire. Cordialement, Christian
Bonjour Michel,
RépondreSupprimerIl semble que la spécialité familiale soit de décider de ne pas décider... Et si chacun décidait pour son seul sort ? Ce pourrait être une fin en clair-obscur. La fin de la cohésion familiale mais un nouveau départ pour tous avec une Sylvie qui lâche prise par exemple. Je suis sûre que ton imagination va nous concocter une surprise.
A bientôt donc.
Amicalement.
Andrée
Bonjour, Michel,
RépondreSupprimerLes vacances aux Maldives ont beau avoir été agréables, au retour rien n’est résolu!
Il est temps que chacun fasse le point sur sa situation.
A commencer par Julien. S’il se décidait enfin à s’engager dans le monde du spectacle? Cela lui coûtera bien sûr de la détermination mais il a suffisamment végété aux crochets des parents, non?
Et si Sylvie revenait à des objectifs raisonnables et limitait un tant soit peu ses ambitions?
Et si le père se manifestait autrement qu’en faisant des remontrances à son fils? On l’entend peu de manière positive finalement.
Les prises de conscience des uns et des autres ne manquent pas!
À toi de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, Michel.
Tu vas nous épater une fois de plus, par ton imagination… et par ton style percutant, j’en suis sûre..
Amicalement,
Micheline.
Bonjour Michel,
RépondreSupprimerEncore un texte qui reflète bien le quotidien d’une famille qui aurait peut-être besoin d’une thérapie familiale. Un dialogue aussi vain que naturel. Si le texte n’apporte guère d’élément vraiment nouveau permettant de faire progresser l’action, il invite le lecteur à se plonger davantage dans l’ambiance familiale.
Tu aurais cependant pu suivre la consigne de plus près et faire intervenir Aurore ou le comptable qui aurait pris une décision en urgence pour éviter un problème en l’absence de Sylvie, par exemple.
Un détail : au chapitre 5, il semble que les vacances aux Maldives concernent Aurore et Sylvie, or dans ce chapitre 6, il est clair que Sylvie est partie avec son mari. Il faudra veiller à la cohérence au moment de la mise au point finale.
Il te reste maintenant à imaginer le dénouement. Au cas où une consigne serait bienvenue, la voici : ce qui pourrissait la vie de Sylvie – le comportement de Julien ? la gestion de son affaire – va finalement tourner à son avantage. Et une couleur : le rouge.
Bon travail,
Liliane