jeudi 13 mars 2025

Texte 5

 Couleur : jaune.

Consigne : nouvelle épreuve et oubli.


- Je ne suis pas du tout d’accord avec vous !

- C’est moi qui décide de la bonne marche de l’entreprise et vous, votre responsabilité est limitée à la gestion quotidienne !

- Croyez bien Madame que je sais rester à ma place mais il y a des règles comptables que la législation nous oblige à respecter…


Sylvie et son comptable traversent la plus grande serre, celle qui est consacrée aux fleurs annuelles et printanières. Dans cet endroit bien orienté vers le soleil s’épanouissent entre autre de merveilleux narcisses et jonquilles. La discussion relativement véhémente, comme à l’accoutumée, avec son directeur du service financier et comptabilité porte sur un problème d’amortissement que Sylvie souhaite voir réglé au plus vite.

L’impatience, voilà un défaut que Sylvie prend pour une qualité, chose que son entourage a souvent peine à comprendre...

Seule Aurore, son amie de longue date, semble parvenir à s’en accommoder et réussir à tempérer les velléités de Sylvie.


- Sylvie ma chérie, encore une fois, tu es trop pressée. Je suis certaine, par exemple, que le proviseur fait ce qu’il peut, à l’impossible nul n’est tenu, pour que les choses suivent leur cours au mieux mais il dépend d’une administration réputée pour sa lenteur.

- Aurore, je le sais bien ! Je ne suis pas idiote mais ce n’est pas une raison pour se résigner à cet état de fait.

- Pour une fois oublie ton côté Don Quichotte ! La vraie question que je me pose, cela ne va pas te faire plaisir, c’est, as-tu réellement besoin de ce projet ?

- Franchement, je n’en suis pas complètement convaincue mais une entreprise ne peut pas dormir sur ses lauriers. Elle doit se remettre en cause régulièrement et toujours se développer…

- Tes affaires sont, quoi que tu en penses, très florissantes. Sylvie, apprend s’il te plaît à prendre ton temps !


La vie suit son cours jusqu’à ce qu’une lettre parvienne du ministère de l’Éducation Nationale. Elle est adressée au proviseur de l’IHI de Vitry et en copie à l’entreprise de Sylvie.

Par manque d’informations budgétaires précises sur l’entreprise florale, le Ministre a décidé de clôturer le dossier des stages en cette entreprise. Le projet ne peut donc voir le jour…

Sylvie rage contre elle-même. Comment a-t-elle pu oublier de transmettre le bilan et les perspectives de son exploitation ? Le ministère aurait tout de même pu insister pour obtenir ce document...

Au grand dépit du proviseur et selon les échos qu’il tient de source autorisée, même si la projection financière arrive encore en urgence au cabinet du Ministre, la décision est irrévocable...

Le lendemain de la réception de la lettre, Sylvie organise un dîner à la maison avec la présence d’Aurore. En attendant l’arrivée de celle-ci, Sylvie, l’œil rivé sur son petit miroir, recherche les traces qu’ont laissées ses larmes de la journée. Un peu d’anti-cernes et il y paraîtra moins sans pour autant que ses proches ne soient dupes…


Tout au long du repas, avec le mari de Sylvie et son fils, Aurore s’évertue à dérider l’atmosphère qui tarde à se détendre. Julien qui n’a plus besoin d’attelle, assomme l’ambiance à coups de jeux de mots on ne peut plus abscons. Son père et leur invitée se regardent atterrés et se forcent à sourire en coin. Sylvie, elle, reste indifférente à ces échanges douteux. Elle semble sur une autre planète…

De guerre lasse, le père impose le silence à son fils qui grommelle :

- Bof ! Je croyais bien faire...


Le repas s’est terminé dans une ambiance quelque peu morose. Julien a quitté la table et s’est réfugié dans sa chambre. Sylvie, son mari et Aurore sont retournés au salon où la bonne a servi le café et sorti les liqueurs pour ces dames et le pousse café pour Monsieur…


Le mari qui a tenté vaille que vaille tout au long de la soirée de consoler son épouse, oriente maintenant Aurore vers ses rêves de vacances. Celle-ci renchérit :

- Pourquoi ne partirions-nous pas quelques jours vers les Maldives ? Qu’en penses-tu, Sylvie ?

- Ah, ça c’est une merveilleuse idée, merci Aurore !



*

703 mots.

6 commentaires:

  1. Bonjour Michel,
    Je me demande si Sylvie va vraiment accepter de s'éloigner quelques semaines de son entreprise... Déconnecter réellement lui ferait le plus grand bien !
    Je me demande aussi si Julien, il a tout de même vingt ans, ne pourrait pas, convalescence terminée et frais de l'accident payés, prendre son envol loin de cette famille trop engoncée dans son travail....
    Bien à toi,
    Jan.

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  2. Bonjour Michel,

    Sylvie, dont l’impatience n’a pas de limite, est en conflit avec son comptable. Que s’est-il passé ?

    Par ailleurs, elle reçoit en copie, un courrier du ministère de l’enseignement qui n’a pas donné son fiat au projet. Sylvie enrage – elle a oublié de joindre les documents comptable - or elle ne semblait plus très convaincue par le projet de stages dans son entreprise que son amie Aurore dit « florissante ». Tout de même, Sylvie est une battante. Ne réagirait-elle pas à cet échec ?

    Tout comme Jan, je me demande si Julien ne pourrait pas se prendre en main et tenter de se construire une vie d’homme « responsable ».

    Bon travail. Au plaisir de lire la suite. Cordialement, Christian

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  3. Bonjour Michel,
    Elle a un petit côté insupportable ta Sylvie ;-) . Je serais le comptable, je ne suis pas sûre que je ne claquerais pas la porte. Je me demande s'il n'est pas grand temps qu'elle prenne un peu de repos et de recul. Le projet avec l'école ne pouvait qu'alourdir son bilan plutôt que le "booster", elle se montre morose et agressive... bref: il est temps de partir au vert.
    Je me demande pourquoi les Maldives et pourquoi avec Aurore plutôt qu'avec son époux. Tu nous donneras sûrement les réponses.
    Amicalement.
    Andrée

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  4. Bonjour Michel,
    Tout ne va pas comme Sylvie le voudrait car telle est la vie. Si elle se montre impatiente, elle me semble aussi autoritaire et obstinée.
    Je me demande si les pleurs qu'elle tente de cacher, suite à l'échec du projet d'insertions scolaires, ne trahissent pas un mal être profond, sous-jacent à ses autres traits de caractère. N'est-elle pas au bord d'un burn-out ou d'une dépression ?
    Les vacances projetées ne sont-elles pas une fuite de la réalité ?
    La suite non l'apprendra.
    Amicalement,
    José

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  5. Bonjour, Michel…
    Sylvie passe par des hauts et des bas, et l'épreuve est d’autant plus rude qu’il s’agit d’un un projet qui lui tient fort à cœur. Ainsi va la vie.
    Regrettable, en plus, son oubli de documents pour l’Education Nationale. Mais son projet n’est-il pas disproportionné?
    Tous les conseils vont dans le même sens : il faut lâcher du lest.
    Mais pourquoi partir au vert… si loin?
    Je la verrais plutôt faire le point auprès de soin mari.
    Quant au fils : Basta, la facilité! Il faut qu’il bouge!
    Tu trouveras certainement des conseils à lui souffler à l’oreille de ta volontaire héroïne.
    Sans oublier cette vivacité de style qui nous séduit toujours.
    Amicalement,
    Micheline.

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  6. Bonjour Michel,

    Eh oui, l’impatience et la précipitation sont parfois sources de problèmes, à moins qu’il ne s’agisse d’un acte manqué. Sylvie doit donc abandonner son projet, mais tu termines sur une note positive : il semble en effet que des vacances lui feront le plus grand bien. Contrairement à tes lecteurs, je pense qu’un vrai dépaysement et un peu d’air loin de sa famille, même s’il s’agit d ‘une fuite momentanée, lui sont nécessaires.
    Le point fort de ton texte est le naturel avec lequel tu évoques Sylvie et ses proches. L’adolescent qui pourrit le dîner avec ses blagues stupides est une belle trouvaille. Qui n’a pas subi ça ? Quant à espérer le voir s’assumer… je crains que ce ne soit une autre histoire. Dans le contexte de celle-ci, cela semblerait un peu trop facile.
    J’aime beaucoup aussi, si discret soit-il, le personnage du comptable. On l’imagine bien assistant impuissant et résigné aux maladresses de sa patronne. Même si elle lui complique la vie et le rabroue trop souvent, il reste dévoué. Ne serait-il pas secrètement amoureux ? Ce n’est pas facile de donner une vraie personnalité à un personnage dont les interventions sont rares, mais toujours significatives. Chapeau !
    Une remarque précise à propos d’un détail d’écriture qui peut être utile à tous. A deux reprises, tu compliques inutilement la construction d’une phrase en coupant le raisonnement par des incises qui auraient intérêt à se trouver au début ou à la fin de la phrase.
    1. « Sylvie ma chérie, encore une fois, tu es trop pressée. Je suis certaine, par exemple, que le proviseur fait ce qu’il peut, à l’impossible nul n’est tenu, pour que les choses suivent leur cours au mieux mais il dépend d’une administration réputée pour sa lenteur. »
    Je suggère : « Sylvie ma chérie, encore une fois, tu es trop pressée. Je suis certaine, que le proviseur fait ce qu’il peut pour que les choses suivent leur cours au mieux mais il dépend d’une administration réputée pour sa lenteur. A l’impossible nul n’est tenu.
    2. Tes affaires sont, quoi que tu en penses, très florissantes. Sylvie, apprend s’il te plaît à prendre ton temps !
    Je suggère : « Quoi que tu en penses, tes affaires sont très florissantes, Sylvie. Apprends s’il te plaît à prendre ton temps !

    Dans ton sixième texte, sous le signe du noir, un être aimé va venir en aide à Sylvie.
    Bon travail,
    Liliane

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Texte final

  SYLVIE PARMI LES FLEURS Prologue Sylvie, jolie brunette de quarante-huit ans, s’adresse à son amie Aurore. - Ma chérie, tu sai...