Couleur : bleu
Consigne : action visant à faire pression sur quelqu’un
Sylvie se sent oppressée par tous les conseils qu’on désire absolument lui imposer.
Sa volonté d’indépendance s’en trouve malmenée. Seuls les conseils de son mari pourraient être pris en considération mais ils ont convenu de ne jamais ramener au foyer les problèmes qu’ils rencontrent professionnellement et donc de ne pas intervenir dans leurs affaires respectives. Cette manière de fonctionner a permis au couple de traverser sans encombres majeurs et même avec bonheur les années de leur union.
De son côté Julien poursuit avec assiduité sa rééducation. Il rembourse peu à peu à ses parents le montant important des frais et amendes causé par son accident sur la voie publique, montant qu’ils ont payé pour lui. Immobilisé pendant longtemps, il a mis ce temps à profit pour vendre sa collection de motos et de mobylettes, du moins celles qui étaient encore en état de marche. Pour l’aider financièrement à rembourser sa dette, Sylvie l’a engagé dans ses serres pour de menus travaux en adéquation avec son handicap temporaire.
Par ailleurs, il a tissé une relation amicale avec le kiné qui l’a suivi pendant sa convalescence. Grâce à celui-ci Julien s’est mis au sport. C’est trois fois par semaine que, en boitillant, il se rend à pied à la piscine municipale de Vitry. Loin de l’abrutissement des jeux vidéos, il découvre, sous une fresque célèbre et monumentale de couleur turquoise, le plaisir sain de la nage thérapeutique en compagnie d’autres fracassés de la route.
Sylvie et son mari se réjouissent de cette initiative qui sociabilise enfin leur fils. Malgré quelques séquelles qui mettront encore beaucoup de temps à se résorber, Julien s’épanouit et s’ouvre sur une réalité plus concrète que le monde virtuel dans lequel il se complaisait jusqu’alors...
La décision est vite prise, elle va annoncer à la cliente Julie qui voudrait tant devenir son amie, qu’elle souhaite vivement remettre leur projet à une date ultérieure…
Le ciel est clair et le temps clément. Sylvie bien remontée par sa confidente Ambre a décidé que l’heure était venue de la franche explication avec Julie. L’entrevue aura lieu au Palais des Saveurs, le salon de thé huppé de la ville. Ambre assistera de loin, discrètement attablée derrière une colonne, à la discussion pour soutenir Sylvie du regard...
A leur grande surprise, l’entretien se déroule tout autrement qu’elles ne l’avaient craint. Au lieu de s’offusquer et de tempêter, Julie semble ravie par la nouvelle, soulagée même. C’est que cette dernière est déjà partie sur une autre idée qui la transporte avec plus d’enthousiasme car son nouveau projet implique la femme du maire et d’autres édiles plus importants qu’une fleuriste renommée...
Julie disparue, Ambre rejoint Sylvie à sa table pour fêter le déroulement inespéré de la mise au point. Sylvie plonge dans son sac en riant et en retire son petit miroir porte-bonheur… Elle se regarde brièvement dans le petit miroir fétiche avant de le ranger à sa place dans son sac.
- Et on dira encore que j’ai les yeux plus grands que le ventre !
- Tu t’en es bien tirée. Bravo, tu as été formidable, dit Ambre.
- Je ne la sentais pas cette affaire même si, au fond, l’idée n’est pas mauvaise…
- Tu en trouveras bien une autre pour promotionner tes bouquets.
- Sinon j’abandonne les deux boutiques de fleurs et je me consacre exclusivement aux serres et aux plantes vertes…
- Quoi ? Que dis-tu ? Ce serait de la folie pure !
- Je plaisante bien évidemment ! Je n’ai pas développé cette entreprise pour la saborder maintenant !
- Tu ne trouves pas que l’occasion est venue pour célébrer plus dignement ce qui vient de se passer en faisant une petite virée dans nos boutiques préférées de Paris ?
- Oh oui ! J’ai bien besoin de décompresser…
- D’ailleurs, j’ai repéré une petite veste qui t’irait à merveille !
- Mon mari va encore me houspiller !
*
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Bonjour Michel,
RépondreSupprimerTu réponds au questionnement de tes lecteurs.
Sylvie se débarrasse de l'encombrante Julie mais a-t-elle une réelle alternative en vue.
Chouette idée qu'elle a eu de permettre à sa société d'engager son fils pour l'aider au remboursement.
Action complémentaire : Sylvie se rapproche de son fils qui assume sa condamnation financière...
Bien à toi,
Jan.
Bonjour, Michel…
RépondreSupprimerLe climat familial semble serein à présent.
Julien s’est ressaisi et fait du sport; Sylvie assume ses choix avec maturité et finesse; et le mari justifie son apparent manque d’intérêt par la gestion intense de ses propres affaires.
Qu’est-ce donc qui pourrait booster cette famille? Pourquoi pas une initiative du fils suggérée par l’ami kinésithérapeute ? Laquelle…? Ne dit-on pas : l’imagination au pouvoir !
J’attends les réactions de tes personnages avec curiosité !
Amicalement,
Micheline.
Bonjour Michel,
RépondreSupprimerPour ton héroïne tout semble aller pour le mieux, tant sur le plan professionnel que familial.
Mais tout pourrait ne pas se passer comme prévu lors de la virée parisienne. Et si Sylvie surprenant son fils en compagnie de personnes louches ?
D'autre part je me demande si les relations entre Sylvie et son mari ne vont pas se dégrader (leur vie professionnelle les rendant étrangers).
Beaucoup de possibilités s'ouvrent devant toi.
Amicalement,
José.
Bonjour Michel,
RépondreSupprimerLa vie de Sylvie semble maintenant ronronner style "long fleuve tranquille". Mais justement, ne risque-t-elle pas de s'ennuyer de cette absence de défi ? Je verrais bien une attaque de maladie inconnue sur ses serres ou plus généralement sur le marché des fleurs et une belle idée phytosanitaire d'un ami, d'une ancienne relation de fac, ..., pour l'en sortir. A bientôt pour le prochain rebondissement.
Amicalement.
Andrée
Bonjour Michel,
RépondreSupprimerVoilà l’amie toxique éliminée et l’avenir semble sourire à Sylvie. La scène se lit avec plaisir. La psychologie de Julie est habilement évoquée, sans insister. Quant à Julien, il semble assagi. Pourvu que ça dure ! Le texte se termine dans la légèreté avec le projet de shopping des amies. J’aime assez la dernière réplique qui décrit une situation ambiguë. Sylvie gagne sa vie, son mari n’a donc pas à s’immiscer dans sa manière de dépenser son argent, il n’empêche qu’il la houspille comme un mari du temps où les hommes étaient seuls à gérer les finances. Cette incohérence logique, mais tellement réelle est un détail qui fait mouche. Bien vu !
Dans ton prochain texte qui sera gris un personnage qui a du pouvoir sur le plan public ou privé va contrecarrer les projets de Sylvie ; cela peut aller de la remise en cause de ses initiatives pour maintenir son commerce à flot à son envie d’une balade shopping à Paris. Ce que je veux dire, c’est que cela peut paraître important ou non, mais que cela doit avoir un e retombée sur le déroulement de ta nouvelle.
Bon travail,
Liliane